My Name is Aselu Celestine Luabeya

My Name is Aselu Celestine Luabeya August 20, 2017

celestine current smiling

This is the life story of Aselu Celestine Luabeya.  The English version, with some basic history of the DR-Congo, follows after.

Je m’appelle Aselu Célestine Luabeya. Je suis née le 16 novembre 1965 à LOMELA. Ma mère est TETELA et mon père LUBA. Mon grand-père maternel était le chef du village. Mon père était orphelin, mais a été adopté et élevé par un homme blanc – un belge. Après la mort de ses parents, des blancs sont venus pour sauver des orphelins, y compris lui, parce que ses oncles ne pouvaient pas s’en occuper. Ces hommes blancs l’ont mis à l’école et ont commencé à voyager avec lui. Il était considéré comme l’un d’entre eux. Finalement, ils se sont retrouvés parmi les TETELA.
kabambi family youngLes Belges l’ont engagé comme travailleur, et il a vécu parmi eux dans différents camps qu’ils ont construits. Quelques temps après, il devait se marié dans l’un des villages Tetela appelé LODJA. La personne qu’il devait épouser était ma mère. Elle était la plus âgée et la fille unique parmis beaucoup des garçons du grand chef du village.

Après leur mariage, mon père et ma mère ses sont installé à Lodja. Cependant, c’était à l’époque où Mobutu commençait son coup d’état. Quelque soldat en ont profité pour chercher à éliminer quelque Blancs qui sont restaient au Congo. Cela comprenait le père adoptif de mon père, qui était resté avec lui.

Ils étaient restés dans le camp de travail pendant que des batailles ont commencé autour d’eux. La violence éclatait puis se calmer, ainsi de suite. Ils vivaient en alerte, mais reprenaient la vie normale lorsque les combats n’étaient pas proches, bien que d’autres villages soient en danger.

Plus tard, ils se trouvaient dans un village appelé KOTOSOMBO. Là, les gens ont décidé que tous les membres de la tribu Luba devraient être bannis. Comme mon père était Luba, il a emmené notre mère et leurs trois enfants. Sur la route, ma mère a plusieurs fois sauvé la vie de mon père parce qu’elle pouvait parler Tetela. Car à chaque point de contrôle, les personnes qui voulaient passer devaient montrer qu’ils pouvaient parler Tetela. Ma mère les a tous sauvés à cause de sa langue maternelle. Ils ont donc pu franchir les points de contrôle. Ils ont couru toute la nuit, traversant le buisson et les rivières jusqu’à ce qu’ils arrivent enfin dans le village de mon père village.

kabambi auntLà-bas, notre mère a donné naissance à deux enfants. Après un certain temps, elle a reçu une lettre lui disant que son père était gravement malade et est en train de mourir, et si elle ne revenait pas, elle ne le reverrait plus jamais. Elle a expliqué à mon père qu’elle devait retourner dans son village natal. Il a résisté à cela parce qu’elle était enceinte de moi. Elle a insisté pour qu’elle devienne à la maison de sa mère et retourne chez le nouveau-né.

Après quelques discours, mon père a cédé et payé son billet et ses provisions.

Ma mère, en tant que fille d’un grand chef, est arrivée avec de nombreux cadeaux pour sa famille. Ce qu’elle ne s’attendait pas, cependant, était que tout le monde allait très bien, y compris son père. Il n’avait jamais été malade. De toute évidence, la lettre était un mensonge, un piège, probablement d’une tribu adversaire. Quelqu’un essayait de la tuer. Sa famille l’a exhortée à rester avec eux.

Pendant ce temps la guerre est entrée dans son village. Tout le monde courut dans la forêt. Les soldats ne cherchaient que les chefs du village et sa familles pour les exécuter.

Durant la fuite en foret avec sa famille, ma mère a commencé les contractions. Certaines femmes se sont rassemblées autour d’elle pour l’aider à accoucher et d’autres regardaient dans tout le sens… Quand le bébé est venu, ma mère a demandé si c’était un garçon ou une fille. Elle  a donc dit à ma grand mère que je devrais aller vivre avec mon père et elle est morte.

Leurs cœurs étaient brisés. Ils parlaient entre eux. Avec ma mère bien-aimée morte, à quoi ont-ils dû vivre? Ils ont décidé de se livrer aux soldats. En portant le corps de ma mère et mon petit corps nouveau-né, ils sont venus au village en pleurs. En les voyant, les soldats demandaient savoir ce qui se passait. Ils ont répondu que la fille du chef était décédée. “Tuez-nous aussi”, ont-ils dit. Mais d’une manière ou d’une autre, les soldats ont eu pitié d’eux.

Selon mon oncle, quand ils sont rentrés dans le village, ils m’ont laissé mourir comme ma mère. Certains m’ont reproché à sa mort. J’ai été abandonnée pendant quatre jours sans rien pour me soutenir. Après que les soldats ont épargné la vie de tous, mon oncle est revenu à moi. Tous étaient étonnés de voir que javais survécu. Ils ont commencé à me donner de l’eau.

Ma tante, quand elle a appris la mort de sa soeur, elle est venue me voir et s’occuper de moi. Elle s’est arrangée pour que j’aie des cartons de lait, de nourriture, de vêtements, etc.

Ma famille était encore affligée par la mort de ma mère. Sa mère (ma grand mère) a enlevé ses vêtements supérieurs pour se vêtir des plumes pendant sept ans, tel qu’est dicté par les anciennes coutumes.

Quand j’ai grandi, j’étais très proche de mon grand-père (le père de ma mère). Nous nous promenions dans le village. Un jour, il est tombé malade. Il a été emmené à l’hôpital de Lomela, où il est mort.

Nous sommes revenus avec son corps dans son village natal. Dans notre tradition, quand un chef meurt, les gens rassemblent des poulets, des chèvres et des villages voisins apportent également des biens précieux.

Nous sommes restés dans le village. Ma tante a toujours envoyé de la nourriture, et ma grand-mère et mes oncles ont vraiment pris soin de moi. J’avais mon cacao, les ananas, les bananes…

A chaque fois qu’on me disait que je n’étais pas TETELA mais LUBA, je m’énervais et je partais pleurer sur la tombe de ma mère.

Un jour, mon oncle paternel est arrivé de la part de mon père pour m’emmener chez lui. J’avais environ 8 ans. J’étais accompagnée de ma grand-mère. Quand je suis arrivée chez mon père, j’ai rencontré mes frères. Ma sœur aînée était déjà mariée et vivait à LUBUMBASHI. C’était en 1974. J’ai étudié alors à LUBUMBASHI et je suis restée chez ma soeur.

Après la mort de ma mère, mon père s’était rapidement marié à trois femmes avec lesquelles il a eu d’autres enfants. Deux de ses enfants, mes demi-soeurs, m’ont rejoint à Lubumbashi. Notre père a toujours envoyé de l’argent pour notre scolarité.
celestine and someone else
En 1976, notre père est mort. C’est alors que le mari de notre soeur a décidé de rompre son mariage et de nous expulser toutes.
En rentrant dans le village, nous avons eu notre frère aîné, qui a géré tous les biens de notre père. Il a donné un terrain à notre soeur pour vendre afin qu’elle puisse se soutenir et le reste d’entre nous. Étant divorcés et jeunes, la responsabilité de nos soins était trop pour elle. J’ai pris soin d’elle et de son ménage, et j’ai beaucoup souffert pendant cette période. J’ai pleuré tous les jours.
Nous avons ensuite déménagé à Kinshasa, où j’ai rencontré mon mari. Nous nous aimions presque instantanément, mais mes frères et mes soeurs s’opposaient à me marier. Ils ont dit que j’avais besoin d’un homme riche, et il n’avait rien. Ils m’ont suggéré d’épouser un homme sénégalais. Je savais ce que je voulais cependant. J’ai refusé catégoriquement quiconque, mais lui. J’étais déterminé. Mais ils l’étaient aussi.

J’ai finalement confessé mon problème à notre frère aîné. Il a suggéré que mon mari paye tranquillement la dot dans le village où il habitait. Après que la dot a été payée, nous sommes installés dans la vie conjugale et avons trouvé notre maison. Mon mari était sans emploi, alors la vie était dure. On ne savait jamais où ou quand on obtiendrait notre prochain repas.
J’ai commencé à faire des affaires pour aider mon mari. Pendant ce temps, mes frères et sœurs jouissaient de leurs richesses et ne voulaient pas m’aider parce que j’avais marié l’homme que j’aimais, qui n’était pas celui qu’ils voulaient que je me marie. J’ai finalement décidé de simplement les oublier et de me concentrer sur ma maison.
Mon mari a trouvé un emploi, mais avec un salaire très bas. Tout aller à l’éducation de nos enfants et à notre loyer. Nos salaires n’étaient même pas suffisants pour acheter un vêtement ou une chaussure. J’ai continué à ventre du pain, du thé, etc. Nous avons eu douze enfants, mais deux d’entre eux sont morts. Huit de nos enfants ont déjà obtenu leurs diplômes d’état. Deux sont encore à l’école primaire. Certains de nos enfants travaillent, d’autres sont dans les universités. Tout va bien.
Mon mari a gardé le même calendrier de travail pendant vingt ans – celui de sortir à 16h pour revenir à 08h. Il s’est arrêté après sa maladie, qui a duré 9 mois.

Avec le peu d’argent que nous mettons de côté ainsi que l’argent de mes ventes, nous avons acheté cette partie de la terre et cela grâce à Dieu.

tshoper's mother youngNous avons reçu Jésus dans nos vies après la mort de nos deux enfants. En Christ, nous avons mis toute notre confiance.

Her history in English:

My name is Aselu Célestine Luabeya. I was born on 16 November 1965 in LOMELA.  My mother is TETELA and my father LUBA. My maternal grandfather was chief of the village. He was an orphan, but was adopted and raised by a white man—a Belgian. After his parents had died, white people had come to rescue orphans, including him, because his uncles could not care for him. These white men put him in school and began to travel with him. He was considered one of them. Eventually, they found themselves among the TETELA people.

The Belgians hired him as a worker, and he lived among them in the various camps they built.  Soon, he was engaged to be married at one of the Tetela villages called LODJA. The person he was to marry was my mother. She was the eldest and the only daughter of the village chief, born into a family of all boys.

After their marriage, they remained in Lodja.  However, this was at the time when Mobutu began his coup d’etat.  He sought to eliminate all white people from the Congo.  This included my father’s adoptive father—who remained with him.

They had remained in the labor camp as battles began around them.  Violence would erupt and then calm, erupt and calm.  They lived on alert, but resumed normal life when fighting wasn’t near, though other villages were in danger.

Soon, they were in a village called KOTOSOMBO.  There, the people decided that all members of the Luba tribe should be banished. Since my father was Luba, he took our mother and their three children, intending to depart with them.  My mother saved his life because she could speak Tetela. At every check point, the people wanting to pass had to show that they could speak Tetela.  My mother saved them all because of her native language.  So, they were able to cross the check points.  They ran all night, crossing over the bush and the rivers until they finally arrived at his village.

celestine current

There, our mother gave birth to two children. After awhile, though, she received a letter telling her that her father was dying, and if she did not return, she would never see him again. She explained to my father that she needed to return to her native village.  He resisted this, because she was now pregnant with me.  She insisted that she should go to her mother’s home and then return with the newborn baby.

After some arguing, my father relented and paid for her ticket and provisions.

My mother, as the daughter of a high chief, arrived bearing many gifts for her family. What she didn’t expect, however, was that everyone was doing just fine–including her father. He had never been ill. Clearly, the letter was a lie, a trap, likely from an adversarial tribe. Someone was trying to kill her. Her family urged her to stay with them.

It was during this time that war came into her village.  Everyone ran to the forest.  The soldiers were seeking village chiefs, and were going to execute them.

As my mother escaped with her family, her contractions began.  Other woman gathered around her in the forest to help deliver the baby.  They were all at risk.  They asked my mother what she was doing, what she was doing, what she was doing, what she was doing.  As the baby came, my mother asked if it was a boy or a girl.  She said that I should be taken to my father. Then my mother died.

Their hearts were broken. They spoke among themselves.  With my beloved mother dead, what did they have to live for? They decided to give themselves up to the soldiers. Carrying my mother’s body and my little newborn body, they came to the village in tears. Upon seeing them, the soldiers demanded to know what was happening.  They answered that the daughter of the chief had died.  “Kill us, too,” they said.  But somehow, the soldiers took pity on them.

According to my uncle, when they returned to the village, they had left me to die like my mother had. Some blamed me for her death. I was abandoned for four days with nothing to sustain me.  After the soldiers spared everyone’s lives, my uncle returned to me. All were amazed that I had survived.  They started giving me water.

My aunt , when she heard of her sister’s death, she came to see me and cared for me. She arranged for me to have cartons of milk, food, clothes, etc.

My family still grieved over my mother’s death.  Her mother removed her top clothing in the traditional sign or mourning, and went topless for seven years, as dictated by ancient customs.

When I grew up, I was very close to my grandfather (my mother’s father).  We would walk around the village.  One day, he got sick.  He was taken to the Lomela hospital, where he died.

We returned with his body to his native village. In our tradition, when a chief dies the people gather chickens, goats, and neighboring villages also bring precious goods.

We stayed in the village.  My aunt always sent food, and my grandmother and my uncles really took care of me. I had my cocoa, pineapples, bananas.

Whenever I was told that I was not TETELE but LUBA, however, I grew sad and I wept over my mother’s grave.

One day my paternal uncle arrived from my father to take me to him.  I was about 8 years old.  I was accompanied by my grandmother. When I got to my father’s house I met my brothers.  My elder sister was already married and lived in LUBUMBASHI.  It was in 1974. I studied then in LUBUMBASHI and stayed at my sister’s.

After my mother’s death, my father had quickly married three women with whom he had other children. Two of his children, my half-sisters, joined me in Lubumbashi. Our father always sent money for our schooling.

In 1976, our father died.  That was when our aunt’s husband decided to break their marriage and kick us all out.
Returning to the village, we had our elder brother, who managed all our father’s possessions. He gave some land to our sister to sell so she could support herself and the rest of us.   Being divorced and young, the responsibility of our care was too much for her. I took care of her and her household, and I suffered a lot during this time.  I cried every day.

We then moved to Kinshasa, where I met my husband.  We loved each other almost instantly, but my brothers and sisters opposed my marrying him. They said I needed a rich man, and he had nothing. They suggested that I marry a Senegalese men.  I knew what I wanted, though. I categorically refused anyone but him.  I was determined. But so were they.

I finally confessed my problem to our elder brother.  He suggested that my husband to quietly pay the dowry in the village where he (my uncle) lived. After the dowry was paid, we settled into married life and found our home.  My husband was unemployed, so life was hard.  We were never knew where or when we would get our next meal.

I began to do any business to help my husband.  Meanwhile my brothers and sisters enjoyed their wealth and did not want to help me because I had married the man I loved—who was not the one they wanted me to marry.  I finally decided to simply forget about them and to focus on my home.

My husband found a job, but with a very low wage.  Everything went to our children’s education and our rent. Our wages were not even adequate to purchase a suit or a shoe.  I continued making bread, tea, etc. We had twelve children, but two of them died. Eight of our children have already obtained their state diplomas. Two are still in school.  Some of our children work, others are at universities. All of them are doing well.

My husband kept the same working schedule for twenty years–that of going out at 16h to return at 08h. He stopped after his illness, which lasted 9 months.

With the little money we put aside as well as the money from my business, we bought this part of land and that thanks to God
We received Jesus in our lives after the death of our two children.  In Christ we have put all our trust.

 

 

 

 

 


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